COMPAGNONS DAUPHINOIS


Vous autres. Compagnons.
Qui roulaient la Provence.
Arrachez-vous les dents
Et n’ayez pas de panse...
Bons bras pleins de courage.
Bon corps pour travailler.
Faire beaucoup d’ouvrage
Et jamais rien gagner

Ces maudits Provençaux
Sont pires que le Diable.
Nous font boire de l’eau
et coucher à l’étable...
Mais les draps qu’ils nous baillent
Grand dieu! qu’il sont donc gros!
Ils ont servi de voiles
A tous leurs vieux vaisseaux

Ces maudits Provençaux,
Si dans mon pays passent,
Je leur casse les os
Et brise leur carcasse...
De la peau de leur râble,
j’en fais faire un tambour,
Pour appeler le diable,
Qu’il vienne à leur secours.

Dans la chambre d’en-haut,
La dame dit au maître
" Compagnon mange trop!
Il nous ruine, peut-être..."
Il entend ces paroles,
le compagnon d’en bas;
Mais point ne se désole.
Car bientôt s’en ira.

Le printemps va bientôt
fleurir de violettes,
Alors, bon Provençaux,
Ce sera jour de fête;
Et dans son coeur il pense:
"Quand ce printemps fleurira
fleurs de toutes nuances,
Compagnon partira.."

Dès le printemps venu,
tout rempli de fleurettes:
"Donnez ce qui m’est dû,
Car je veux partir, Maître;
Dans ta baraque infâme,
je ne veux plus loger,
Mais j’emmène ta femme
Pour me dédommager!"

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